L’Uruguay c’est où ?

Bonne question puisque l’Uruguay, à part quelques joueurs de foot pour ceux qui suivent (donc pas nous) et le nom de la capital pour les meilleurs en géographie (Montevideo pour les autres) on ne connait pas grand chose sur ce petit pays coincé entre l’Argentine et le Brésil.

Pourtant avec ses 3,5 millions d’habitants (dont 1,5 millions dans la capitale) il gagnerait à être mieux connu! C’est notamment un pays très ouvert sur les droits LGBT, le premier au monde à avoir légalisé la consommation de cannabis et où la santé et l’éducation sont gratuites. En plus de ça le climat est plutôt sympa et le niveau de vie des habitants est un des plus élevé d’Amérique du Sud. Le pays semble donc assez accueillant.

Pour arriver jusque là c’est assez simple, depuis Buenos Aires on prend un ferry qui amène à Colonia de Sacramento, la ville qui se trouve de l’autre côté du Rio de la Plata et qui marque la frontière. Après un (très) rapide passage par la douane et 1h30 de ferry nous voici arrivé dans notre second pays d’Amérique du Sud.

Globalement on n’avait aucune idée de ce à quoi s’attendre. Fidèles à nous même nous n’avions absolument rien préparé et ne nous étions pas renseigné sur le pays. Après la pampa Argentine et Buenos Aires on peut dire que le dépaysement est rapide. Colonia de Sacramento est une toute petite ville avec des bâtiments anciens et un fort militaire (la ville est située à un emplacement stratégique et a été disputée entre les espagnols et les portugais), l’ambiance y est méditerranéenne. Les gens boivent beaucoup, beaucoup, beaucoup de maté, partout et tout le temps…vraiment! Dans la voiture, en faisant les courses, en promenant les poussettes… c’est assez amusant à voir au début puis on s’y habitue (faut dire que nous aussi on s’y est mis depuis le début du voyage en Argentine).

On passera quelques jours à Colonia et Vincent y soufflera ses 26 bougies (ça nous rajeunit pas tout ça). Quant aux uruguayens, ceux qu’on y a rencontré étaient super sympas et notamment Juan José, un jeune retraité uruguayen ayant vécu 30 ans en Haute Savoie et qui vient juste de revenir. Nous le croisons en sortant faire les courses un soir et le lendemain il nous propose une visite guidée de la ville et des environs: royale! Il nous invite même à dîner chez lui le soir même. Si tu nous lis José encore un grand merci c’était génial !

Bon on est quand même venu faire du vélo donc il est temps de se remettre en route. Les gens qu’on a rencontré nous ont tous conseillé de longer la côte (nous pensions à la base passer par la pampa). Nous partons donc par la route 1 direction Montevideo et on peut dire que ça nous change de la province de Buenos Aires. Le paysage est assez vert, toute la route est vallonnée et on alterne sur 170 km les montées et les descentes, pas 1 km de plat (jusque là nous n’avions pas eu une seule montée). On roule quand même à un bon rythme et il nous faudra trois jours pour rejoindre Montevideo. On passera deux nuits sous la tente et une en couchsurfing chez des “hippies like”. Le drone réussira même son premier vol (enfin!).

Montevideo ne nous inspire pas trop, on en a assez des villes. On n’y restera que deux nuits, le temps de faire une rapide visite et de trouver un bus pour aller jusqu’à Punta del Diablo, sur la côte au Nord du Pays à 40 km de la frontière Brésilienne. On est un peu limité en temps (Damien a un vol pour l’Irlande depuis Buenos Aires une quinzaine de jour plus tard) et on décide donc de partir le plus loin possible et de revenir à Montevideo en longeant la côte.

Punta Del Diablo sera une bonne surprise. Il s’agit d’un village de pêcheurs qui se transforme petit à petit en station Balnéaire mais en gardant pour l’instant beaucoup de style avec des petites maisons de bric et de broc de toutes les couleurs et pas un seul immeuble. La saison touristique ne commencera que dans quelques semaines mais déjà l’auberge de jeunesse est bien pleine. On s’y sent tellement bien qu’on prolonge le séjour d’une nuit. L’endroit est vraiment paisible avec des immenses plages à perte de vue (idéal pour surfer il paraît) et une réserve naturelle juste à côté. Nous allons la visiter en vélo en passant par la plage. Le sable est dur au début et parfait pour rouler mais on devra pousser sur les derniers kilomètres. Peu importe ça valait le coup!

Notre prochaine étape est Cabo Polonio dont on nous a dit beaucoup de bien. Pour y arriver il nous faudra deux jours de vélo (on dépasse les 1000 km depuis le début du voyage et une nuit passéE à dormir chez les pompiers!).
Le village se situe dans une réserve naturelle. Arrivés à l’entrée nous devons laisser les vélos et embarquer dans des énormes camions 4×4 pour traverser les dunes jusqu’au village construit sur une presqu’île. Il n’y a pas de voitures (sauf pour quelques résidents), pas de goudron, pas d’éclairage public et globalement peu d’électricité et surtout aucune connexion internet. Dans l’ensemble on pourrait se croire en 1980. Il y a une seule épicerie à l’ancienne avec un comptoir qui en fait le tour et des produits posés sur des grandes étagères. Pour le coup le dépaysement est total. En faisant le tour de la presqu’île et du phare on peut voir une grande colonie de lions de mer et de chaque côté une plage à perte de vue. Le village est coupé en deux, au Sud des résidences secondaires de couleur blanche et au Nord des maisons de toutes les couleurs pour des hippies habitant là à l’année. Encore une fois on serait bien resté plus longtemps mais on commence à jouer contre la montre et il faut repartir. Direction Punta del Este.

Les deux jours de vélo sont jusque là les plus sympas que nous ayons fait. Il fait très beau, le paysage est magnifique, on longe la mer et il n’y a presque pas de voitures. On roule plutôt vite (pour nous) car pour une fois on a le vent dans le dos. Pour traverser une lagune nous changeons de moyen de transport et embarquons les vélos sur la barque d’un pêcheur qui assure la liaison entre les deux côtes. En revanche l’arrivée à Punta Del Este nous déçoit quelque peu. Il s’agit d’une grosse station balnéaire pour touristes argentins et brésiliens (principalement), le front de mer est bétonné et il n’y a que des hotels de 20 étages. Il y a même une Trump Tower en construction…
Rien d’intéressant à y faire selon nous. On y retrouvera pour une soirée deux argentines croisées à Cabo Polonio qui nous trouverons un bon plan pour stocker les vélos 15 jours à Buenos Aires à notre retour (le temps pour Damien de rentrer en Irlande et pour Nico et Vincent d’aller à Iguazu). Le plan de base était de retourner à Montevideo (à deux jours de vélos de là) puis de reprendre un ferry pour Buenos Aires mais tout ce béton nous a démotivé et nous décidons finalement de repartir deux jours plus tôt et de rentrer directement depuis Punta del Este. De plus, le portable de Nico est enfin réparé (cassé suite à une rencontre violente avec le sol; il aura fallu 20 jours pour le réparer) et nous sommes invités à une soirée à Buenos Aires. Tchao Uruguay, c’était bien chouette et j’espère qu’on reviendra!
N’hésitez pas à jeter un oeil à la gallerie pour plus de photos sur l’Uruguay!