El Chalten

El Chalten

Capitale nationale de la randonnée à en croire le panneau arborant l’entrée du village.
Pour nous c’est le lieu du mont Fitz Roy une des montagnes la plus emblématique de la Patagonie, elle culmine à 3405 mètres d’altitude. Nous devions rester 4 à 5 jours le temps de quelques randos. Finalement le charme des lieux nous prend et nous resterons plus de 10 jours. Cela permettra à Vincent de reposer son genou. En effet depuis le trek de 5 jours à Torres Del Paine, la douleur s’est manifestée et ne l’a pas quittée depuis. Après une ballade d’une heure le premier jour où il finit en boitant il décide d’aller à l’hôpital, le médecin lui diagnostique une tendinite. Le seul remède le repos et de la glace sur le genou… pas de chance quand l’on se trouve dans la « capitale du trekking »…

En plus le temps est plutôt sympa, on essuie quelques rafales de vents à plus de 100 km/h quand même (la ville est construite dans une vallée qui fait un superbe couloir pour le vent, on n’avait pas vu ça depuis le début du voyage) et ça fait toujours un drôle d’effet sous la tente. L’avantage c’est que les nuages ne restent pas longtemps et le soleil fait de nombreuses apparitions.  On avait du mal à y croire en voyant les prévisions mais on a même eu deux jours de canicule à plus de 30°C, de quoi ranger les doudounes et sortir les shorts pour la première fois depuis 3 mois (bon ça n’a pas duré mais c’est déjà ça).

A part ça la petite ville est sympa mais très touristique, pas mal de bars (et ça on aime bien), des auberges de jeunesse et des restaurants. C’est le cadre autour qui rend l’endroit magique, un de nos préféré depuis le début. La ville ressemble à un camp de base de haute montagne, tout le monde est en tenu de randonnée, les plus aventureux (et expérimentés) sont équipés de casques, de piolets, de crampons et autres cordes et de mousquetons. Il faut dire qu’a part les randonnées « classique » il y a de quoi faire niveau alpinisme avec beaucoup de falaise et le plus grand glacier d’Argentine a porté de main. Nous on ne s’y essaye pas à part Nico qui fera une petite heure de marche sur un glacier lors d’une de ses randos en solitaire.

Le second jour Nicolas, Damien et Philippe partent pour une randonnée de 3 jours pour explorer les environs. Vincent restera au camping pour glander se reposer.

Et là vous allez me dire : « mais je ne comprends pas, c’est qui ce Philippe ? Vous n’étiez pas trois à la base ? » Si si, j’y arrive.

Philippe est un jeune retraité passionné d’ornithologie qui voyage également à vélo. Nous l’avons rencontré un jour sur la route de El Chalten et retrouvé par hasard le lendemain dans le même camping « La casa Azul », depuis on n’arrive pas à s’en débarrasser 🙂

Nous avons très vite sympathisé et comme mentionné plus tôt, nous avons décidé de partir ensemble quelques jours pour une randonnée sans Vincent.

Ces 3 jours furent l’occasion de découvrir enfin les paysages de la Patagonie, que nous avions en tête en préparant le voyage il y a un an.

S’il y avait une recette pour décrire la majorité des lieux touristiques en Patagonie ce serai celle-là :

– Prenez une ou plusieurs montagnes bien escarpées, souvent accessible seulement en alpinisme.

– Ajouter à celle-ci un glacier bien blanc qui remonte derrière la montagne et faite le, se jeter dans un magnifique lac bleu turquoise.

– Mettre le tout au four thermostat 4 (Réchauffement climatique oblige) afin d’obtenir une fonte progressive du glacier et de divertir les touristes qui attendent la chute d’un morceau de glace dans le lac. (Les glaciers bougent également naturellement, c’est aussi pour cela que des blocs de glace se détachent, poussé par l’avancée du glacier mais malheureusement ici comme ailleurs le réchauffement climatique se fait bien sentir).

Voilà vous avez la recette de beaucoup de paysages de Patagonie, et pourtant sur place c’est encore plus beau et plus impressionnant et il est difficile de s’en passer.

Plus concrètement le Fitz Roy c’est un dôme de rocher qui domine toute la région, les falaises sont vertigineuses et on ne s’approche finalement que du lac en dessous dans lequel se jette le glacier. On a changé un peu de paysage depuis notre arrivée puisqu’on a fini la zone de Pampa qu’on traversait depuis Punt Arenas. Ici on est sur un décor de moyenne montagne assez sèche avec beaucoup de petits arbres et des étendues de brousse. On se rend compte a nouveau a quel point les paysages peuvent être assez identique pendant un bon bout de chemin puis d’un seul coup complètement changer. Après, plus on grimpe plus on arrive sur de la « haute » montagne avec de la caillasse, des pierriers et de la moraine surmontée d’énorme blocs de pierre. Et puis encore plus haut mais inaccessible pour nous il y a les falaises et les glaciers de partout. Finalement, même si la randonnée classique du coin c’est d’aller voir le lac au pied du glacier X ou Y on ne retrouve jamais les mêmes paysages.

Pendant ces trois jours Philippe a tenté de nous faire partager sa passion pour l’ornithologie, sans très grand succès je vous l’avoue… Jusqu’ici, il nous importait surtout de voir le fameux condor des Andes, et tout autres oiseaux plus petits était ramené au même rang qu’un quelconque pigeon ou moineau observé en France. (J’imagine déjà Philippe ronchonner devant son ordinateur en lisant notre article😊). On n’est pas le bon public, désolé Philippe.

Au retour au camping, nous rencontrons des français qui reviennent d’une randonnée de 4 jours « la Vuelta del Huemul » Nicolas est vraiment enthousiaste pour la faire, seulement Vincent n’est pas encore prêt à faire une marche sur plusieurs jours et Damien appréhende pour son manchon de prothèses qui s’use a vue d’œil. Nous décidons donc de faire rando à part, pour cette fois et nous préparons tous les trois (cette fois-ci les trois d’origines) nos randos respectives, Vincent va partir en boitant 2 jours avec 2 français pour aller voir le Fitz Roy et les autres points de vue pas trop éloignés, Damien va faire une journée de marche avec Perrine une autre française rencontrée au camping et Nicolas va faire la randonnée « la Vuelta de Huemul » en 3 jours avec Romain un autre voyageur à vélo également rencontré au camping. Pour cette randonnée il faut louer un baudrier et des mousquetons car deux passages de rivière se font en tyrolienne. Après avoir échappé aux pumas (tu parles… le bruit du vent sur la tente en pleine nuit et ça se croit attaqué par un puma) et aux vaches sauvages (elles sont apparemment énormes d’après Nico) tout le monde rentre sain et sauf. On l’a échappé belle.

Après ces 10 jours passé à la « Casa Azul », le camping (a la propreté douteuse et à la cuisine délabrée) il est temps de repartir vers le Nord en direction de la fameuse Carretera Austral, la route mythique du Sud du Chili, mais c’est une autre histoire…