Nous vous avions laissé au Nord du Chili, à San Pedro de Atacama. Après avoir profité de quelques jours de visite aux alentours nous partons pour notre prochain pays (notre sixième pays pour ceux qui suivent bien), la Bolivie. Comme nous ne sommes pas masochiste nous décidons de rejoindre Uyuni en 4*4 depuis Atacama. En effet il faut traverser la région du Sud Lipez et il y fait très froid et très venteux! En une journée de voiture on gagne une semaine de vélo, on a bien hésité un moment mais vu notre dernière expérience au Paso de Sico on se dit que ça va être trop pour nous, même si on a croisé des courageux qui l’ont fait, chapeaux à eux !

Après 7 heures de voiture nous arrivons à Uyuni, ici tout tourne autour des touristes venu visiter le Salar, le plus grand désert de sel du monde. En bon touriste que nous sommes, nous réservons une excursion de trois jours pour aller au Salar et traverser la partie la plus intéressante du Sud Lipez. En plus de notre chauffeur, notre groupe se compose de Kristine une allemande, Andreï un ukrainien ainsi que Sergio et Patty du Mexique. 

Après un rapide premier arrêt dans un cimetière de vieux train (qui servaient à ramener l’argent des mines) nous partons enfin pour le Salar. 

Une véritable merveille du monde, c’est tout simplement immense, environ 11000 km2, plus grand que certains pays d’Europe (on vous laisse chercher lesquels). Premier arrêt dans un ancien hôtel de sel à côté duquel des touristes du monde entier viennent accrocher leurs drapeaux nationaux ou régionaux. Il y en a beaucoup que l’on ne reconnaît pas.

L’endroit est plein de touristes mais on sort rapidement des sentiers battus et il est facile de se retrouver au milieu de nulle part sans personne à l’horizon. Pour une fois malgré le monde il y a clairement de la place pour tout le monde. On profite d’être seuls pour faire quelques plans de drones et quelques photos rigolotes en jouant sur la perspective. Pas très original mais un grand classique. 

 

On s’arrête ensuite sur l’île Incahuasi au milieu du salar. En cette saison il n’y a plus beaucoup d’eau mais ça ressemble quand même à une île car il s’agit d’une colline rocheuse couverte de cactus centenaires au milieu du désert de sel. 

On regarde ensuite le couché de soleil du bord du salar, magnifique mais quel vent encore une fois ! la première nuit se passe dans un hôtel de sel dans un petit village à proximité. Au dîné tous les autres groupes de touristes ont le droit à du vin et pas nous. Notre guide nous annonce que ça sera pour demain, ça tombe bien finalement car ce sera l’anniversaire de Patty !

 

Le deuxième jour nous partons traverser la région des lacs dans le Sud Lipez et c’est magnifique. Des couleurs différentes à chaque fois entre les lacs et les montagnes et surtout des flamands roses de partout. Le cadre est magnifique et la journée se passe tranquillement d’un lac à l’autre. On est quand même content de ne pas être passé à vélo car la piste ne donne vraiment pas envie d’y pédaler une semaine, ça grimpe sec, il y a du sable par endroit et de la caillasse ailleurs 🤨

 

Le point noir de cet endroit c’est qu’il est malheureusement victime de son succès. Même hors saison il y a beaucoup de monde et certaines compagnies ne sont pas très respectueuses de l’environnement. On a par exemple vu un guide appâter des renards avec du pain pour que les touristes puissent les photographier de plus près. On ne compte pas non plus le nombre de 4*4 qui roulent comme des barjo à côté des pistes pour donner des sensations fortes aux touristes et les emmener là où personne ne va… vraiment dommage. Heureusement notre chauffeur ne faisait pas parti de ceux là et roulait (très) tranquillement le long de la piste. 

 

 

Après une soirée d’anniversaire pour Patty bien arrosé, nous nous couchons tôt pour être en forme le lendemain, réveil à 4h et départ à 5h. Ça pique un peu et ça caille terriblement. On monte à 5000m d’altitude pour voir des geysers, sympa mais avec ce froid on prend vite nos photos. 

On ne s’est quand même pas levé tôt pour rien,  l’objectif c’est de voir le levé de soleil bien calé dans une source chaude. Après avoir eu bien froid c’est un vrai plaisir de passer une heure les fesses dans l’eau chaude. C’est presque trop court ! 

Vient le moment de se dire au revoir car Andreï, Patty et Sergio partent pour Atacama alors que nous rentrons à Uyuni par la même route que lors de notre arrivé. Même si c’est touristique on ne regrette pas une seconde l’excursion. On espère juste (peut être en rêvant un peu) que la Bolivie va réguler et encadrer un peu mieux le tourisme dans cette région. 

 

 

On se pose une journée avant de retourner dans le Salar mais à vélo cette fois. On s’en voudrait de ne pas rouler dessus et y passer une nuit tant qu’on est là. En plus Nico doit accrocher son drapeau ardéchois à côté des autres. On part donc pour deux jours de vélos (les seuls en Bolivie finalement) avec Emma, une Suédoise en vélo rencontré quelques jours plus tôt. 

 

 

C’est agréable de rouler sur le sel, il est dure et plat, c’est même bien meilleure que certaines routes goudronnées que l’on a emprunté jusqu’ici.

 

 

On plante la tente à l’écart de la route et on se dépêche de cuisiner avant le coucher du soleil. La nuit est glaciale mais en contrepartie on profite d’un magnifique ciel étoilé. On ne sait pas quelle température il a fait car le compteur de vélo qui nous donne la température est HS à cause du froid. On imagine qu’il a fait -10°C. L’eau à gelée dans la tente mais quel souvenir inoubliable. 

 

 

Le lendemain Emma part de son côté continuer la traversée alors que nous rentrons à Uyuni.

 

Sur la route c’est l’occasion de tourner quelques plans de drone et de prendre les fameuse Naked picture (que vous retrouvez sur notre instagram : srcpbike), étape quasi obligatoire pour les cyclistes dans le Salar d’Uyuni. 

 

 

Vu que le Salar est tout plat on décide de couper en diagonale pour rejoindre la ville d’Uyuni. Comme ça on roule plus longtemps sur le sel et on gagne des kilomètres. Mauvaise idée puisque sur les bords du salar il reste de l’eau et le sel est mélangé à du sable. On galère un peu, on pousse et on se met du sel de partout le temps de rejoindre la route. On se demandait pourquoi sur les photos les gens et les vélos étaient couvert de sel en sortant du salar, maintenant on sait.

 

A Uyuni, nous nous installons pour quelques jours dans une casa de ciclista. Genre d’auberge réservé au cyclistes. Le confort est spartiate et les nuits sont fraîches mais l’accueil de la propriétaire et de sa famille sont tellement chaleureux que l’on ne peut que s’y sentir bien. Lors de notre passage il y a deux slovènes, deux colombiens, un hollandais et deux argentins mais quelques jours plus tôt ils étaient apparemment 26 ! Ça devait être un joyeux bazar pour la seule douche/wc (inutilisable avant 10h car les tuyaux sont gelés) et la petite cuisine. Sans parler du nombre de vélo en bazar de partout.

 

On décide au bout de trois jours de partir en bus direction Sucre. La ville s’appelle comme ça en raison du centre ville colonial ou toutes les maisons sont blanches. Après le sel donc, le sucre. La ville est la capitale constitutionnelle de la Bolivie même si le gouvernement est à La Paz et que l’activité économique y est assez faible. Du coup la ville est assez tranquille, on profite de quelques jours pour se balader notamment au Mercado central, le marché couvert, où nous passons tous les jours déguster un jus de fruits frais à moins de un euro. On assiste le premier jour à un rallye dans la ville. Nous retrouvons pour une soirée Camille, une française en plein tour du monde avec qui nous avons sympathisé à Uyuni et faisons la rencontre des Mounettes, un couple de bordelais bien sympa en voyage pour quelques mois en backpack et volontariat. Il faut dire que ici comme souvent les français sont sur-représentés. 

 

Après Sucre nous partons pour Cochabamba, une ville très animée pour le coup. On tombe un peu malade du ventre, dommage car nous sommes dans la capitale gastronomique de la Bolivie (bon dans l’ensemble les plats ici c’est soupe, patate, viande et plus généralement poulet, et riz) on mange quand même quelques plats locaux comme le pique macho, un assortiment de viande sur son lit de patates. 

 

                                      

 

Un téléphérique nous emmène jusqu’à la statue du Christ rédempteur qui surplombe la ville. Il est plus grand qu’à Rio de Janeiro. Le point de vue sur la ville nous permet surtout de constater l’étendue de la pollution, un sacré fléau en Bolivie (et pas que). Nous effectuons également un passage obligé au Mercado de la Cancha. Le plus grand marché couvert d’Amérique. C’est effectivement immense et en se perdant dedans, on se rend compte que l’on peut y trouver ce que l’on veut. Guitare, produits pour bébé, nourriture, médicaments, vêtements, foetus de lama… nous nous contentons d’un jus de fruits frais car la viande et le poisson ne font pas forcément envie (même les locaux nous disent de faire attention car il leur arrive de tomber malade).Pour le dernier jours nous partons pour une petite randonnée le long d’une rivière. Nous sommes censés arriver au pied d’une cascade que nous cherchons toujours, on a beau monté on ne la trouve pas (mais on l’entend). On a dû rater une bifurcation mais on aura pris l’air.

 

                                                

 

Un bus de nuit nous amène à La Paz. Nous retrouvons de nouveau Camille pour une soirée. Le peu de vélo que nous avons fait dans la ville ne nous donne pas envie, ça monte de partout et l’air n’est pas très propre… on privilégie donc les déplacements en téléphérique, un excellent moyen de visiter la ville selon nous. C’est leur métro local et pour 7 bolivianos (moins d’un euro) on enchaîne les différentes lignes pour voir toute la ville. C’est tout neuf et en bon état. Avis aux cyclistes, on peut transporter son vélo dedans pour gagner des kilomètres en entrant et sortant de La Paz. 

 

 

Nous réservons une excursion pour descendre la route de la mort. Une ancienne route aujourd’hui fréquenté surtout par des touristes en vélos et quelques motos. Un régal, 3600 m de dénivelé négatif, on a enfin eu notre journée avec uniquement de la descente (depuis le temps qu’on l’attend! Parce que des jours de monté il y en a un paquet mais la descente se fait rare). La journée commence à 4700m d’altitude en descendant une route goudronnée avant de bifurquer sur la vieille route de terre. Pour l’occasion nous avons troqué nos vélos contre des VTT avec suspension, fourni par l’agence.  

 

 

 

La vieille route est impressionnante avec un ravin sur la droite tout le long mais n’est finalement pas si dangereuse selon nous (en vélo en tout cas, à l’époque où des camions devaient croiser des autobus, elle méritaient sûrement son surnom). La piste est bien large et plutôt en bon état, difficile de faire une sortie de route à moins de rouler comme un malade. La circulation est très faible, il y a les camionnettes qui suivent les groupes de touristes mais qui roulent au pas et de rares voitures car il y a quand même quelques villages en chemin. Une très bonne expérience donc. La journée se termine avec un buffet et une piscine en pleine jungle. 

 

 

Cela fait un moment que l’on envisage de faire un sommet à 6000m. A côté de la Paz il y a notamment le Huayna Potosi qui culmine à 6088. C’est un bon candidat car l’ascension est relativement simple. Attention, on dit simple mais on est quand même sur de l’alpinisme sérieux. Guide assermenté et équipements de glacier sont indispensables, sans parler de l’altitude qui fait renoncer beaucoup de monde en cours de route. (A savoir : il y a un guide pour deux personnes maximum dans toutes les agences que nous avons consultées, si l’un des deux de la cordée se sent mal tout le monde redescend donc pour les acharnés, il faut envisager de payer plus cher pour etre seul avec son guide et ne dépendre que de soi). Nous nous sommes renseignés sur les agences à notre arrivé et décidons de faire l’ascension juste avant notre départ de La Paz pour avoir la meilleure acclimatation possible à l’altitude (on est quand même à 3700m d’altitude, même si ça fait un moment qu’on est haut, tout est bon à prendre). 

 

               

 

Et la c’est le drame, on tombe malade, et pas une petite turista. On a dû choper un virus qui traînait (début de l’hiver oblige) et c’est mal de tête et grosse grosse toux. Le pire passe en 4 jours mais on reste affaibli et essoufflé dès que l’on grimpe de escaliers. Au bout de trois jours d’attente supplémentaires, on en a marre de rester à rien faire et la mort dans l’âme nous renonçons à faire l’ascension. C’est dommage mais on n’est pas en condition.

 

Nous nous consolons un peu en allant voir un match de catch de cholitas. Des femmes en costume traditionnel s’affrontent sur le ring, le méchant arbitre s’en mêle, le gentil arbitre n’arrive pas à intervenir. Le public vie et applaudi en fonction des circonstances mais à la fin ça termine toujours en 2 contre 2 par la victoire des gentils ! Un sacré spectacle bien rigolo. 

 

Dernier étape en Bolivie, Copacabana. Malgré son nom aux aires de Brésil pas de farniente ici. On est au bord du lac Titicaca à 3800 m d’altitude. On profite de l’endroit pour manger de la truite à toute les sauces (l’animal à été introduit, les incas ne pêchaient pas la truite). Malgré la pollution du lac, les locaux mangent du poisson tous les jours et nous aussi. Ça change du régime patate poulet, on sature un peu après un mois 🙂 

 

Nous concluons notre séjour en Bolivie par la visite de L’isla del Sol (on vous passe la traduction) une petit île sur laquelle étaient installés les incas qui pensaient que le dieux du soleil vivait ici. On peut encore y observer quelques ruines et visiter le petit village construit en pente (l’escalier dans la rue principale et la fontaine sont des vestiges incas). Ici pas de véhicules motorisés, tout se fait à pied et à dos de lama et de mule, a part les touristes on imagine facilement que la vie a peu changée depuis l’époque inca. L’endroit est assez relaxant, on en oublierait presque le conflit entre le Sud et le Nord de l’île (en théorie interdit aux touristes même si en cherchant bien, il paraît possible d’y aller). 

 

 

Bon bah voilà, après pas mal de bus en Bolivie on reprend les vélos le lendemain direction le Pérou en longeant le Titicaca. On vous racontera ça dans quelques temps. 

 

Pour faire un petit bilan de la Bolivie, on se dit qu’on a de quoi y retourner, outre le sommet du Huayna Potosi il y a toute la partie Amazonienne que nous n’avons pas vue et qui représente une bonne moitié du pays. Nous sommes moins sorti des sentiers battus que d’habitude et avons un peu plus joué les touristes, n’empêche qu’on aura vu de belles choses (le Salar est un incontournable) et en un mois nous avons pu survoler la culture du pays. En tout cas, pour nous européens, nous sommes bien plus dépaysé qu’en Argentine ou au Chili et la tradition est encore très présente ici. On vous laisse juge sur les photos il suffit de voir les vêtements traditionnels colorés porté par beaucoup de femmes. 

 

PS : il n’y a pas de Mac Donald en Bolivie !