A la découverte du Machu Picchu

A la découverte du Machu Picchu

Quelques heures après notre départ de Copacabana nous passons la frontière du Pérou. En quelques jours nous contournons le lac Titicaca par le Sud Ouest. Les péruviens sont vraiment sympa, tout le monde nous salue dans la rue et nous klaxonne amicalement, la reprise du vélo après un mois est un vrai plaisir. Nous passons une nuit sur une plage au bord du lac avec un catalan et un brésilien que nous avions croisé près de Salta deux mois plus tôt. Le lac est immense et il nous faut bien deux jours pour le longer jusqu’à Puno. De la nous nous prenons un jour pour aller voir les îles flottantes du lac Titicaca. 

Les îles sont construites en roseaux et flottent vraiment sur le lac, ça bouge un peu malgré les trois mètres d’épaisseur entassé sous nos pieds. Ici une cinquantaine de familles vivent encore très traditionnellement avec une vingtaine de personnes sur chaque îlot. Même si aujourd’hui les habitants ont des douches, des petits panneaux solaires et des barques à moteur, les habitations restent spartiates. 

La vie des occupants tourne aujourd’hui très largement autour du tourisme, complété par un peu de chasse et de pêche. Nous avons la chance de venir dans une période touristique assez creuse, malgré tout l’accueil des locaux manque de naturel et tout est fait pour divertir les touristes, des chansons, des danses et un tour en bateau de roseaux. L’endroit et le mode de vie de ces personnes restent incroyable à voir (une grosse partie de la population originaire des lieux à quitté l’endroit en quête de conditions de vie plus faciles en ville) mais comme souvent dans les coins très touristiques l’affluence et la dépendance au tourisme cassent un peu le charme de l’endroit, ici comme à beaucoup d’endroits la population baisse et le mode de vie traditionnelle risque de se perdre, un peu à cause de nous… même si notre guide affirme que sans le tourisme il n’y aurait déjà plus personne. 

Nous reprenons le vélo en direction de Cuzco. Chaque jour, nous croisons un ou deux cyclistes qui nous recommandent un arrêt à aguas caliente, des sources chaudes sur la route. En effet ça vaut le coup, après plusieures nuits un peu fraiches, c’est agréable de se tremper dans de l’eau à 40 degrés ! 

Le dernier jours nous passons la soirée avec Nils un cycliste français qui vient de Cuzco. Il nous recommande l’hôtel Estrellita, un repère de cyclistes. Nous y arrivons le lendemain après une longue étape. L’entrée dans Cuzco est pénible avec une vingtaine de kilomètres en montée dans la banlieue de la ville. En plus après un mois de pause en Bolivie et une semaine de vélo nous avons très mal aux fesses. 

Comme annoncé l’hôtel est plein de vélo et il y a beaucoup de voyageurs français. Il est en plus idéalement situé dans la ville. 

De tout le voyage Cuzco est sans doute notre ville préférée jusque là. Le centre ville est animé et très joli avec de nombreux bâtiments de style coloniaux que les espagnol n’ont pas hésité à construire sur les anciens bâtiments incas. Du coup le résultat est assez surprenant, le bas des bâtiments est construit avec d’énormes pierres (incas) sur lesquels les colons ont posé leurs murs blancs et leurs toits en tuiles. La ville est très touristique car c’est le lieux de départ pour le Machu Picchu. Il n’empêche que c’est un endroit très agréable, à l’heure ou j’écris on y est déjà depuis deux semaines et on ne s’en lasse pas. On en profite pour faire plein de jolies rencontres. 

Vers Cuzco les activités sont nombreuses. Nous allons rayonner autour avec Louis et Julien, deux français rencontré à l’hôtel qui sont en semestre de découverte à l’étranger dans le cadre de leurs études d’ingénieurs (pas mal les études). Louis à pour projet d’aller jusqu’en Equateur à vélo et Julien profite de son voyage pour faire du volontariat entre le Pérou, la Bolivie et le Chili. Avec eux nous partons d’abord pour la montagne des 7 couleurs et la Vallée rouge, expédition de deux jours avec nuit sous tente à 5000m d’altitude et petite marche dans la vallée rouge. Le couché de soleil à la montagne des 7 couleurs est magnifique, nous sommes tout seul c’est royal. Le lendemain matin par contre le site est envahi dès le matin par les touristes ! 

Pas bien grave car 30 minutes de marche plus loin nous passons dans la vallée rouge et là, plus personne. Dès qu’il faut marcher un peu on est tout de suite plus tranquille. 

Quels amateurs ces deux petits français. Ils nous annoncent qu’ils n’ont pas de picnic pour le midi (pourtant Julien à un sac de soixante litres ultra lourd dans lequel il n’y a ni nourriture, ni matelas, ni doudoune, idéal pour deux jours de trekking avec nuit à 5000m d’altitude, on le suspecte de porter des cailloux !). De retour à Cuzco nous repartons deux jours voir des ruines incas et la rebelote, ils ont acheté un picnic (ont les a surveillés pendant qu’ils faisaient les courses) mais ils ont tout oublié dans le frigo à Cuzco. Dès vrais amateurs ont vous dit !!!  Il nous font quand même bien rire du coup on partage encore une fois notre picnic avec eux 😀

De retour à Cuzco Louis est un peu malade et Nico à des problèmes d’estomac. Pas de bol car nous partons le lendemain pour le trek du Salkantay qui nous emmène en 5 jours jusqu’au Machu Picchu. Impossible de décaler le départ car les tickets d’entrée sont réservés. 

Le départ pique un peu. Le réveil se fait à trois heure pour prendre un bus, puis commencer la marche à 7h. Louis est trop mal pour partir, il reste dormir et nous rejoindra le soir (le premier campement peut se rejoindre en voiture). Nico prend son courage et son estomac à deux mains et part vaillamment avec Julien et Vincent qui sont eux en pleine forme. Le premier jour il faut monter à environ 4000m d’altitude pour rejoindre le premier camp au pied d’un glacier. Arrivé au camping nous louons pour presque rien une petite hutte histoire de passer la nuit un peu plus au chaud qu’en tente. Nico toujours un peu incommodé garde le camp pendant que Julien et Vincent poussent jusqu’au lac Humantay au pied du glacier. Malgré un temps nuageux le lac est bien bleu et on ne regrette pas la montée supplémentaire. On aperçoit même le glacier Tukarway quelques minutes. Il s’était caché dans la brume depuis notre arrivé. 

Louis nous rejoindra dans la soirée pour continuer avec nous. Heureusement car il porte une des deux tentes. 

Le deuxième jour est le plus physique d’après nos renseignements. Il s’agit de monter jusqu’à un col à 4800m d’altitude au pied du magnifique glacier Salkantay qui donne son nom au trek puis de redescendre plus de 1000m de l’autre côté. Doucement mais sûrement nous montons vers le col mais la chance ne nous sourit pas. Le Salkantay que nous avons aperçu le matin en nous levant est complètement caché et on n’en verra pas un bout. On aura le droit a des nuages, du vent et même quelques flocons de neige. Un peu décevant car c’est normalement la plus belle journée du trek. D’ailleurs c’est la seule vraie journée de marche que font les groupes de touristes qui réservent des excursions avec des agences privés. Sur les autres jours de marche on croise moins de 10 randonneurs, toujours les mêmes, mais ce jour là c’est le défilé de touristes avec des mules et des chevaux pour les porter eux où leurs sacs à dos. On ne les reverra plus avant Hydroelectrica, deux jours plus tard. 

On plantera nos tentes pour la nuit dans un petit village ou nous pouvons également nous ravitailler.  

Le troisième jour est le plus relax du trek mais Louis est au plus mal et l’état de Nico qui s’était arrangé la veille s’est à nouveau dégradé. Après quelques kilomètres laborieux pour eux ils décident de faire du stop jusqu’au campement du soir. Julien et Vincent continuent tranquillement l’étape qui consiste à descendre dans la jungle en longeant une rivière. Le soir c’est grand luxe. Nous plantons la tente devant un joli lodge tout construit en bambou. Nous devions marcher un peu plus mais la propriétaire nous accueil si gentiment que nous décidons de camper sur place. En plus elle nous appâte en nous parlant de son café qui vient directement de ses plantations !! Il est en effet excellent, encore plus après plusieurs jours de café soluble. Louis ressuscite littéralement grâce aux ibuprofènes et à la connexion internet ! Nico est également un peu mieux, ça s’annonce bien pour la journée du lendemain. 

Nous attaquons fièrement le quatrième jour par une petite montée en forêt. Après des jours à haute altitude c’est bien plus simple pour le souffle et une fois au sommet nous profitons de notre première vue (de loin) sur le Machu Picchu. S’en suit une grande descente jusqu’à Hydroelectrica. Il s’agit d’un tout petit bled construit là pour exploiter une centrale hydroélectrique (sans blague). En fait il s’agit surtout du point de départ pour des hordes de touristes en route vers le Machu Pichu a une douzaine de kilomètres de là. En effet il y a une petite ville au pied du Machu Picchu, Aguas Caliente surnommé plus ou moins officiellement Machu Picchu village sauf que celle ci n’est pas desservie par la route. Il y a plusieurs moyen d’y accéder : le train directement depuis Cuzco sauf que c’est très cher ; on peut sinon prendre un bus depuis Cuzco jusqu’à hydroelectrica (comptez bien 5 heures) puis prendre le train pendant 30 minutes jusqu’à Aguas Caliente. Enfin on peut marcher le long de la voie ferrée sur les 11 kilomètres qui nous séparent de la ville, la solution que nous avons choisi. 

Après les deux derniers jours tranquille sur le trek nous recroisons donc ici de très, très,  nombreux touristes qui prennent le train ou font juste à pied les derniers kilomètres du trek. Autant vous dire qu’après avoir marché des jours c’est déprimant de voir autant de monde arriver tranquillement la fleur au fusil sans sac à dos avec des chaussures de ville… En plus on a beau êtres vaillants tous les 4 on commence un peu à fatiguer après les maladies et les 4 jours de marche (on a déjà fait 10km dans la journée et il en reste 11, certe à plat mais quand même). On a un peu mal au pied et cette fois ce n’est pas les genoux de Vincent qui posent problème mais les cuisses de Nico qui ont trop chauffées et qui font très mal. Après trois heures un peu laborieuse et très longues nous arrivons enfin à Aguas Caliente. Pas grand chose à dire sur la ville, c’est fait pour les touristes, c’est cher et il n’y a que des hôtels et des restaurant. Un peu comme une station de ski, sans la neige. 

Vraiment fatigué nous mangeons rapidement à côté de notre hôtel et allons nous coucher tôt pour notre grosse journée du lendemain.

Pour visiter le Machu Picchu, il faut acheter à l’avance son ticket. Il y a un certain nombre de place disponible toute les heures entre 6h du matin et 15h. Nous avons pris des entrées pour 7h car il n’y avait plus rien à 6h, les premières tranches horaires partent vite car c’est la qu’il y a le moins de monde sur le site et tout le monde se les arraches. En réservant 6 jours avant nous avons sans problème eu des entrées à 7h. 

Dernier jour donc et encore une fois réveil très tôt. Pour se rendre au Machu Picchu, il reste 400m de montée, 1700 marches d’escalier dans la jungle. Il faut compter entre une et deux heures en fonction du rythme de marche. Nous partons donc à 5h15 de l’hôtel et arrivons la haut une demi heure en avance. Idéal pour être parmis les premiers du créneau de 7h à rentrer dans le site. Cette fois le temps est splendide. La montée est très tranquille à la fraîche et accessible à quasiment tout le monde. Malgré tout une grosse majorité des visiteurs préfèrent prendre un des bus qui effectue le trajet entre aguas caliente et l’entrée du site. 

Finalement l’entrée à 7h s’avère idéal pour assister au levé du soleil sur le site. 

Notre petit conseil : checker l’heure du lever de soleil, nous avons eu de la chance de le voir sur site c’est incroyable. Le top du top aurait été d’avoir un ticket d’entrée à 6h et d’arriver à 6h50, ainsi on passe avant tout le groupe de 7h (on ne peut pas rentrer sur site avant l’heure  prévue sur le ticket même si on est en avance) mais on assiste quand même au lever du soleil du meilleur point de vue qui est proche de l’entrée du site. 

Bon pour le site en lui même tout à sûrement déjà été dit. L’endroit est incroyable autant les ruines (très bien restaurées, une partie est d’ailleurs toujours en travaux) que le décor environnant. On aperçoit au loin le glacier Salkantay. Le site est encadré par deux sommets, le Huayna Picchu et le Machu Picchu (prévoir de réserver longtemps à l’avance pour ascension d’un de ces deux sommets). Le lieux est tout simplement magique. Nous craignions un peu l’affluence mais finalement le site est tellement grand qu’assez rapidement le flux de visiteurs se répartit et on ne se sent pas oppressé. Près de l’entrée il y a les points de vue ou l’on embrasse tout le site et ou tout le monde se presse pour prendre les photos et selfies mais pour nous avec l’entrée à 7h nous avons pu tranquillement déambuler dans les ruines. En théorie l’entrée permet de rester trois heures sur place (ce qui est suffisant pour faire tout le tour) mais en pratique il n’y a pas de contrôle une fois que l’on est dedans, c’est pourquoi l’entrée dans les premières tranche horaire est préférable. À notre départ le site était déjà bien plus rempli. Par curiosité nous avons regardé l’impact économique du Machu Picchu pour le Pérou. Les environ 2000 visiteurs par jours contribuaient de manière directe ou indirecte à générer plus de 3% du PIB du pays en 2017! 

La descente des escaliers est difficile pour les cuisses de Nico qui décidera finalement de faire les 11km de retour jusqu’à hydroelectrica en train. Pour les trois autres c’est en longeant la voie ferrée dans l’autre sens que la veille. Le chemin est fait beaucoup plus rapidement et nous arrivons au bout presque en même temps que Nico et le train (ok on est parti un peu avant aussi). 

Dernier challenge, rentrer à Cusco. À Hydroelectrica plein de minibus font la liaison avec Cuzco et nous trouvons rapidement une place, sauf que… et ben c’est un joyeux bazar. Les minibus ont environ 10 places et chaque chauffeur essaye de rabattre les touristes vers le sien. Bien sûr il n’y a aucune coordination entre les chauffeur. Ca serait tellement plus simple qu’ils se mettent d’accord pour remplir entièrement un bus puis un suivant et etcaetera en fonction de leur heure d’arrivée… mais bon ici c’est l’Amérique du Sud et ça ne marche pas comme ça. Il nous faudra attendre une heure et demi pour que le bus soit plein et derrière bien cinq heures de route (en zigzag à donner mal au cœur) jusqu’à Cuzco. Nous retrouvons avec plaisir nos lits en dortoir pour un repos bien mérité. 

Petit bilan de ce trek : on ne va pas se le cacher pour nous c’est surement jusque-là le trek sur plusieurs jours que l’on a le moins apprécié mais en même temps la barre était très haute avec nos précédentes excursions en Patagonie. En plus de cela la météo du deuxième jours, supposément le plus beau, était mauvaise et 50% du groupe était malade un jour sur deux ! Les conditions n’étaient donc pas idéales. Malgré tout le fait d’approcher doucement du Machu Picchu et de gravir les marches le dernier jour participe pour beaucoup à la magie du lieu et on l’apprécie certainement davantage avec l’effort on ne regrette donc pas l’expérience! Si c’était à refaire on referait pareil avec une meilleure météo 😀

Bon ben maintenant y’a plus qu’à reprendre le vélo et traverser le Pérou, facile quoi!

A la prochaine !

Bloqués à 4000m. Entre Salta et Atacama

Bloqués à 4000m. Entre Salta et Atacama

Après une semaine de pause dans la ville de Salta consacré à bien manger (nous avons retrouvé Philippe notre papy à vélo préféré autour un boeuf bourguignon) et à dormir, nous partons vers l’Est afin de rejoindre San Pedro de Atacama au Chili.

Nous devons traverser la cordillère des Andes et deux choix s’offrent à nous : le paso (col) de Sico ou le paso de Jama.

En arrivant à Salta nous avons croisé un couple de français à vélo qui voyage depuis l’Alaska jusqu’en patagonie #AlaskaPatagonia. Eux sont passé par Sico et ils nous recommandent cette route qui est magnifique. Nous décidons donc de passer par là! C’est le chemin le plus court et les deux cols sont de toute façon à peu près équivalent en dénivelé avec des passages à plus de 4500m d’altitude.

Les trois premiers jours nous grimpons doucement depuis Salta (1200m d’altitude) jusqu’à San Antonio de Los Cobres (3750m), la dernière « ville » sur le chemin. Pour y arriver nous passons notre premier col à 4000m. L’altitude ne nous pose pas trop de problème, le souffle est un peu plus court et on sent un léger mal de tête en fin de journée mais rien de terrible. On nous a conseillé de manger régulièrement (aucun soucis) et de boire beaucoup (d’eau) pour éviter les désagréments.

Les principaux problèmes sont le vent (pour changer nous l’avons de face) et le froid, il fait jusqu’à -15°C la nuit, très limite avec nos sacs de couchage, la seconde nuit à 3200m nous avons déjà eu un peu froid.

Nous décidons de rester une journée à San Antonio pour nous acclimater à l’altitude avant la suite de l’ascension. Nous découvrons juste à côté de notre hôtel un petit restaurant qui ne paie pas de mine, le Quinoa Real, mais qui sera finalement une des meilleures surprise culinaire d’Argentine. Nous y mangeons deux fois avant le départ, au menu mouton ou lama en steak, empanadas viande séché ou ragout, un délice, on recommande à tous ceux qui passent par la, avec fromage de chèvre en dessert.

Nous prévoyons 6 jours pour arriver à San Pedro de Atacama, le ravitaillement à San Antonio de Los Cobres ne fait pas rêver, du pâté en boîte, des conserves et des pâtes à la sauce tomate pour seuls repas pendant 6 jours, terrible…

A la sortie de la ville le goudron fait place à un chemin de ripio (piste en terre) en mauvais état. Le vent est de la partie et nous attaquons péniblement l’ascension jusqu’à un premier col à 4500m d’altitude. L’objectif est de rejoindre Olacapato Grande, un minuscule village à 65km de là où nous sommes afin de pouvoir dormir dans un hôtel. La journée est de loin la plus dure jusque là, le vent souffle fort, l’altitude nous fatigue plus vite et la route est mauvaise. Il nous faudra 5 heures pour faire 35km et atteindre le col. Nous faisons du stop à la fin pour rejoindre le village car il fait trop froid pour dormir dehors et même en descente le vent nous freine trop pour espérer faire 30km de plus.

Notre chambre n’est pas chauffée et l’auberge n’a pas de cuisine. Nous faisons cuire nos pâtes dans les toilettes. Même à l’intérieur on se gèle.

Pour atteindre le paso de Sico il nous reste 75km à faire Sur un plateau situé à 4000m d’altitude en moyenne. La bas on peut dormir à la douane dans un dortoir. Vu le froid on n’envisage pas une minute de dormir en tente si on peut l’éviter de quelques façon que ce soit.

Nous partons donc d’Olacapato de bon matin, décidé à atteindre la douane. Au bout de 5 minutes nous déchantons. La piste est catastrophique, du sable ou de la tôle ondulée, avec un vent de face très fort. Nous n’avançons pas à plus de 7km/h. Au bout d’une petite heure nous arrêtons le massacre et nous faisons du stop à un croisement. Seulement voilà, nous sommes sur une route secondaire (voir tertiaire) et les seuls véhicules qui passent vont vers des mines pas du tout sur notre chemin…

Après quelques heures de stop inefficaces le vent déjà fort tourne à la tempête de sable. On décide de battre en retraite vers Olacapato, heureusement que l’on n’était pas trop loin et que le vent nous pousse. Sur le retour les deux vis qui tiennent la selle de Nico cassent d’un coup. Derniers kilomètres en danseuses.

Autant vous dire que nous sommes un peu dépité en reprenant une chambre dans l’auberge d’Olacapato. Il fait très (trop) froid, on n’a rien de bien fameux à manger, le réchaud est cassé et il faut le réparer, les prévisions météo n’annoncent rien de bon au niveau du vent et en plus avec la tige de selle cassée on ne peut plus rouler, ça commence à faire beaucoup… Peu importe la direction que l’on prend, il faut repasser à 4500m d’altitude, impossible sans selle. Après un rapide tour du village impossible de réparer ici le vélo, les camionneurs, les ouvriers et la police n’ont pas de vis comme nous recherchons. Bien sûr il n’y a aucun bus qui rejoignent la civilisation.

Nous sommes bloqué à 4000m d’altitude…

Il est temps de réfléchir au plan B, nous devons retourner à San Antonio de Los Cobres dans tous les cas en espérant réparer le vélo la bas, sinon c’est retour à Salta. On envisage de traverser en bus mais impossible depuis là où nous sommes et avec les vélos on n’est pas sûr de pouvoir le faire, même depuis Salta. Peut être en achetant un van ? 😀 (le niveau de dépitement nous oblige à réfléchir à toutes les éventualités)

Le lendemain de cette journée terrible nous tentons le stop pour retourner à San Antonio. Coup de chance après deux heures d’attente un convoi qui ramène les mineurs jusqu’à chez eux passe par là et nous embarquons avec les bagages. Nous faisons dans l’autre sens le chemin de l’avant veille et nous pouvons mieux apprécier les magnifiques paysages que lors de l’allée avec le nez dans le guidon.

Petite consolation à San Antonio de Los Cobres, nous réparons le vélo, nous retournons manger dans le super restaurant et surtout nous pouvons voir avec seulement deux jours de retard l’épisode final de Games of Thrones !!!

Après réflexion on abandonne l’idée de passer par Sico. Il faut donc prendre le Paso de Jama. Il fera aussi froid et le vent est toujours en défaveur mais au moins la route est goudronnée… nous ne sommes pas sorti de l’auberge pour autant car pour rejoindre la route goudronnée on doit passer par de la piste. On a le choix entre trois routes mais aucune n’est vraiment « facile » et il n’y a pas d’hôtel, on risque de se geler. Finalement on se sort de la en donnant quelques billets à un gars du coin qui a un pick up et qui peut nous amener jusqu’au village de Susques, sur la route principale goudronnée. Nous passons par la route 40, celle qui traverse toute L’Argentine du Nord au Sud. Ici ce n’est qu’une piste de terre. Rien à voir avec la Patagonie où c’est une autoroute.

Le trajet dure deux heures et demi (contre deux jours en vélo avec de bonnes conditions météo). La première partie est splendide, la route est très peu fréquenté et on se demande bien pourquoi quand on voit les paysages. La seconde partie du voyage est plus monotone mais au moins en voiture on avance…

On doit vraiment faire le trajet à l’envers ou hors saison car ici aussi le vent nous joue des tours. Après une nuit à Susques impossible de rouler, même en ayant retrouver le goudron : toujours autant de vent et toujours aussi froid.

Tant pis, on tend le pouce et on embarque à l’arrière d’un pick up pour rejoindre le village de Jama à 170 km de la.

Le lendemain nous passons la douane, au revoir l’Argentine! Après presque 6 mois en cumulé passé dans le pays nous partons définitivement (jusqu’au prochain voyage), on pourra dire qu’on en a profité. C’est vraiment un pays magnifique, immense, avec des paysages variés, de la mer, de la montagne, de la plaine, du désert, de la jungle… il y en a pour tous les goûts. Et dire qu’au départ on ne pensait y rester que un mois ou deux, vers Ushuaia, puis remonter par le Chili. Finalement on aura fait l’inverse et sans regrets!

Pas le temps de pleurer car nous devons avancer. Pour une fois il n’y a pas de vent. Plus que 160km de no man’s land nous séparent d’Atacama. On attaque bravement la montée. Pas de vent donc mais un froid de canard. Moins huit degrés, à 10h du matin, à 4300m d’altitude… et on doit dormir à 4500m pendant deux nuits…

Nous n’avons jamais eu aussi froid aux mains et aux pieds.  

A midi le vent se lève un peu. Quelques camions passent. Est-ce que l’on ne ferait pas du stop pour éviter de mourir gelé cette nuit ?

Finalement un camionneur brésilien nous embarque. Il emmène en 4 jours son camion du Brésil au Pérou avant de repartir dans l’autre sens. Nous sommes content c’est la première fois que l’on monte dans un camion. En deux heures nous traversons le Nord du désert d’Atacama. Le chauffeur ralentit même pour nous laisser prendre des photos. Le paysage est magnifique et on l’apprécie aussi bien au chaud dans un camion.

Au point le plus haut du trajet nous avons un Mont Blanc sous nos pieds. A cette altitude il n’y a plus que des rochers, pas un brin d’herbe. On se croirait sur Mars car par endroit les montagnes sont rouges. Nous apercevons pour la première fois la Bolivie car la descente vers Atacama longe la frontière.

On ne regrette pas d’avoir fait du stop sauf à la fin, 40km de descente, plus de 2000m de dénivelé d’un seul coup, ça aurait été marrant. Arrivé en bas ça y est nous sommes à San Pedro de Atacama. Les gens sont en short, on retrouve d’un coup la chaleur et ça fait plaisir (Ça ne va pas durer de toute façon vu que nous partons ensuite en Bolivie mais on va bien en profiter quelques jours).

Finalement nous n’aurons pas tout traversé à vélo mais les circonstances ont un peu joué contre nous ce coup là. Promis on avait vraiment prévu de faire du vélo cette fois ci. On est quand même assez fiers d’avoir passé les 4500m d’altitude, ca restera un souvenir incroyable. C’est une grande première pour nous qui avions à peine dépassé les 3000 m avant ce jour. Les paysages ici sont incroyables, du jamais vu qui vaut le déplacement. Prochain objectif : 6000m ! (En rando)

A très bientôt.

 

La Patagonie c’est fini

La Patagonie c’est fini

De Puerto Montt nous partons en direction de Bariloche en Argentine. La route nous fait passer au bord d’un grand lac au bout duquel se trouve le Volcan Osorno. Il est impressionnant avec ses 2652 mètres d’altitude, isolé au milieu de la plaine on apprécie bien toute sa hauteur. Il nous fait un peu penser au Kilimandjaro ou au mont Fuji avec son glacier au sommet.

Il nous faudra deux jours pour arriver au pied du volcan. Sur la route nous croisons Dani, un espagnol de 30 ans qui voyage à vélo en ultralight (il n’a qu’un seul caleçon et même pas de pantalon). Il se joint à nous quand nous lui annonçons que nous allons en direction de Bariloche.

Mais d’abord il s’agit de monter sur ce fameux volcan, juste pour le plaisir en plus, car ça nous fait faire un aller-retour. Environ 1200 mètres de montée sur seulement 12km, c’est raide ! Il ne nous faudra pas loin de trois heures pour arriver au sommet alors que 20 minutes suffiront pour descendre en battant notre record de vitesse (71km/h).

Deux jours plus tard nous devons passer un col pour passer du Chili à l’Argentine, le paso Cardenal Samoré à 1300m d’altitude. Il pleut dès le matin et pendant toute la journée. Dès que l’on s’arrête on est frigorifié, la météo annonce des températures négatives pour la nuit. Plutôt que dormir au milieu de la monté comme prévu initialement, nous décidons de passer le col dans la journée pour pouvoir redescendre en altitude et avoir moins froid la nuit. En plus la montagne bloque le mauvais temps côté chilien alors qu’en Argentine la météo est bien meilleure. La montée est rude mais la descente vaut le coup. Petit point noir, nous n’avons rien vu du paysage à la montée à cause des condition météo…

Nous arrivons le lendemain à Villa La Angostura et deux jours plus tard à Bariloche.

Bariloche est une ville de taille moyenne construite par des émigrés allemands et suisses principalement. On se croirait vraiment dans les Alpes, il y a des lacs, des montagnes, du fromage, du chocolat et des chalets en bois. Nous restons une dizaine de jours, le temps de visiter les alentours et de partir en randonnée pendant 4 jours.

Nous décidons de marcher entre les villages de Colonia Suiza et Pampa Linda, en suivant un chemin de randonnée peu fréquenté mais qui a l’air magnifique. Après avoir pris les renseignements nécessaires auprès des rangers, nous partons sac au dos pour ces 4 jours. Le premier jour nous sommes accompagné par Coline, une française rencontrée à notre hostel qui fera l’aller-retour jusqu’à notre première étape pour atteindre la magnifique Laguna Negra.

A partir du deuxième jour nous ne croisons presque plus personne. La deuxième nuit nous longeons la laguna Cab (Club Andin de Bariloche) les pieds dans l’eau jusqu’au bivouac et prenons un repos bien mérité avant d’attaquer la grosse étape du troisième jour.

Cette troisième journée est magnifique, depuis le début de la randonnée le temps est au beau fixe, pas un nuage en vue. Nous passons un premier col, au sommet deux condors nous attendent. Après une rapide pause nous attaquons la descente vers la vallée. Nous sommes seuls au monde à deux jours de marche de la civilisation la plus proche. La vallée est magnifique, nous grimpons sur des dalles de granit entre d’énormes bloc laissé par les glaciers il y a des milliers d’années. Sans doute un des plus beaux paysages du voyage, il fallait le mériter. Après la montée à un second col nous attaquons la partie la plus délicate, tout le monde nous a prévenu. Il s’agit de descendre dans un pierrier à pic, le chemin n’est pas toujours bien marqué. Damien et Vincent ne font pas les malins accrochés aux rochers pour traverser un petit passage bien raide et mouillé par un petit ruisseau (Nico est passé plus haut avant que ça ne soit mouillé). Nous perdons un bâton de randonnée dans l’opération, si quelqu’un passe par là il peut nous le ramener !

La nuit se passe au fond de la vallée près d’une cascade remplissant un petit bassin naturel. Le soir nous terminons notre gaz, nous ne pourrons pas faire chauffer la polenta le lendemain midi comme prévu. Heureusement qu’il nous reste quelques réserves de gâteaux…

Nous attaquons le quatrième jour en remontant le long d’une crête, on se croirait dans la communauté de l’anneau (on ne vous dira pas qui tient quel rôle). En se retournant on voit le pierrier par lequel nous sommes passé hier et vu d’ici on se demande bien comment nous avons fait… impossible de distinguer un chemin et ça nous semble bien raide.

Arrivé au dernier col il ne nous reste plus que de la descente. Nous devons être à l’arrivée à 17 heure pour attraper le bus de retour. Petite (grosse) surprise arrivée en haut, une vue incroyable sur El Tronador, un glacier tout bonnement impressionnant. Il marque la frontière entre le Chili et l’Argentine et nous profiterons de différents points de vue au cours de la descente jusqu’à Pampa Linda, notre point d’arrivée.

C’est un glacier de montagne, différent donc du Perito Moreno ou du glacier Grey, mais tout aussi grandiose ! Une randonnée de 4 jours magnifique que nous ne regrettons pas une seconde.

Nous rentrons à Bariloche et puisque nous n’avons pas mangé grand-chose à midi, nous avons très, très faim. Ça tombe bien les suisses ont importé la fondue en même temps que les chalets et le chocolat. Direction le restaurant ou nous commandons de la fondue pour 4. Elle n’a pas tout à fait le même goût que chez nous, il y a moins de vin dans la recette ici mais on peut tremper un peu ce que l’on veut dedans, du lard, des oignons, des tomates cerises, des petits bouts de saucisse… inutile de dire qu’elle n’a pas eu le temps de refroidir.

Après deux jours de plus à Bariloche à explorer les environs proches nous partons pour notre dernière étape en Patagonie. Trois jours de vélo sur la route des 7 lacs jusqu’à San Martin De Los Andes. Comme son nom l’indique, la route zigzag entre plusieurs lacs et petites montagnes. On profite d’une matinée pour faire un peu de kayak que nous ont gentiment prêté un couple d’argentin qui campent au même endroit que nous.

A peine terminé la descente jusqu’à San Martin que le vent se lève et que le mauvais temps arrive. Il faut dire qu’après 5 mois en Patagonie l’hiver ne va pas tarder (Games of Thrones non plus d’ailleurs).

Avec de magnifique images plein la tête nous quittons finalement en bus cette magnifique région du monde, pleine de grands espaces et de paysages à couper le souffle. Les vélos sont expédiés à Mendoza en Argentine et nous nous dirigeons vers Valparaiso au Chili pour des vrais vacances de 15 jours sans nos montures. On vous racontera ça dans un futur plus ou moins proche… à bientôt !

la Carretera Austral

la Carretera Austral

La Carretera Austral est la route traversant la région des Lacs et d’Aisen au Sud du Chili. Cette route permet de relier Puerto Montt à Villa O’Higgins au Sud du Chili, une région particulièrement enclavée entre la mer et les montagnes. Les travaux ont débuté en 1976 à l’époque de la dictature de Pinochet et a été terminée récemment, puisque le dernier tronçon au Sud n’est ouvert que depuis le début des années 2000. Elle est désormais longue d’un peu plus de 1200 km. Elle est réputée comme étant l’une des plus jolies routes d’Amérique du Sud et est assez célèbre chez les cyclistes et les motards et en effet on en croise beaucoup des deux.

Mais revenons un peu en arrière ; nous vous avions laissé à El Chalten en Argentine et pour rejoindre cette fameuse Carretera Austral c’est déjà toute une aventure. Direction le Nord (comme d’habitude) sur une route en ripio (en gravier), il faut s’y habituer parce que la majorité de la Carretera n’est pas goudronnée. Après une quarantaine de kilomètres sous un grand soleil nous arrivons au Lago Del Desierto que nous traversons en ferry, nous rencontrons Léon un belge de 70 ans qui voyage en vélo également entre Quito (Equateur) et Ushuaia, nous le retrouverons plusieurs fois dans les jours qui suivent.

Nous installons notre campement de l’autre côté du lac, près du poste frontière Argentin et la vue sur le Fitz Roy au loin est splendide. Le terrain de camping est envahi de vélo, il faut dire que là où nous sommes, on ne peut passer la frontière qu’a pied ou en vélo.

 

 Lago del désierto et le Fitz Roy

Nous comprendrons pourquoi en repartant le lendemain. Après le poste frontière il y a 7km de montée ou il faut pousser le vélo sur un sentier de randonnée. Il fait beau et on transpire bien. Une fois en haut de la côte nous repassons au Chili et la descente de l’autre côté se fait sur une route de gravier en mauvais état mais largement praticable en vélo. Il nous aura quand même fallu 6h pour faire à peine plus de 20 km. On passe la douane chilienne et nous campons au bord d’un autre lac que nous devrons traverser le lendemain sur un autre ferry pour atteindre Villa O’Higgins et le début de la Carretera Austral (pour nous le début vu qu’on remonte mais sinon c’est plutôt la fin). Seulement voila le ferry ne vient que s’il fait beau et qu’il n’y a pas de vent. Certaines personnes restent coincées une semaine à attendre. On croise les doigts car les douaniers nous ont annoncé du mauvais temps mais en fin de compte le ferry arrive comme prévu le lendemain.

Après une traversée de quelques heures nous arrivons sur cette fameuse Carretera Austral, sous la pluie.  Il y a 6 km entre le débarcadère et Villa O’Higgins que nous faisons rapidement sur une route de ripio en bon état, ce qui nous semble bon signe pour la suite (on déchantera rapidement). A l’Auberge de jeunesse où nous nous arrêtons pour la nuit nous retrouvons Philippe, le jeune retraité à vélo que nous avions rencontré sur la route et avec qui nous avions séjourné à El Chalten. Il est parti trois jours avant nous, mais on pense qu’on lui manquait et qu’il nous attendait (même si lui soutient que non…). Finalement on fera presque toute la Carretera Austral avec lui.

Première grosse étape après Villa O’Higgins, la ville de Cochrane à 230 km. Nous découvrons sur ces premiers jours les joies de la route en ripio, on avance de 50 km par jour, c’est un rythme complètement différent du goudron, un peu plus pénible et beaucoup moins confortable. Quelques kilomètres après le départ, Damien casse sa chaine une première fois (d’habitude c’est plutôt Nico) ça lui arrivera encore de nombreuse fois dans les jours qui suivent jusqu’à qu’il puisse la changer. Les paysages se suivent mais ne se ressemblent pas. Nous passons des paysages assez classique (montagnes et lacs) à des paysages beaucoup plus humides avec une végétation assez luxuriante. On essuiera d’ailleurs des belles pluies.

Nous croisons Léon tous les jours, il roule moins vite que nous mais il part très tôt le matin (peu importe le froid ou la pluie, un vrai courageux), du coup nous le rattrapons dans la journée puis, on se retrouve tous les soirs aux mêmes endroits pour camper.

Nous décidons de faire un petit détour pour aller voir Tortel, un village de pêcheurs sur pilotis. Très sympathique, mais la piste pour y aller est vraiment dans un sale état, il y a du vent et il pleut, c’est assez laborieux. Arrivé là-bas il faut porter les vélos dans des escaliers pour descendre jusqu’au camping. Il n’y a pas de route dans le village qui est construit à flanc de colline, seulement des passerelles en bois et des escaliers. C’est assez pittoresques et nous y passerons la soirée.

Le lendemain en repartant Damien décide de faire du stop jusqu’à Cochrane. Philipe, Nico et Vincent repartent donc sans lui. A l’heure du pique-nique une bonne surprise nous attend. Nous arrivons à une estancia ou des Chiliens croisé la veille, nous on dit que l’on pouvait prendre un café et acheter du pain et du fromage. A peine arrivé devant, une dame sort et nous invite à rentrer prendre un café. Sur la table en plus du café, il y a du pain du beure et de la confiture maison (excellente) ainsi que des sopapillas, des espèces de beignets frits. C’est plus un petit déjeuner qu’un vrai déjeuner mais on mange quand même ici, à volonté, le tout pour l’équivalent de 2,50€ par personne (bon il n’y avait plus de fromage mais ça valait quand même le coup). 

L’après midi passe tranquillement jusqu’au bivouac du soir au bord d’une rivière dans un endroit magnifique. On s’essaye à la pêche (on a acheté de quoi faire à El Chalten après qu’un français (merci Romain) nous ait montré des photos de ce qu’il avait réussi à attraper), sans succès pour nous. On reste aux pâtes…

Il nous reste une soixantaine de kilomètre à faire pour arriver à Cochrane. On commence fort avec une grosse montée dès le début mais finalement on se rend compte presque avec surprise que ça se passe assez bien. Nous commençons à avoir l’habitude des côtes depuis le début de la Carretera, du coup plus ça va, plus c’est simple (on en reparlera en Bolivie à 4000m d’altitude). Après la monté, le paysage change d’un coup, c’est beaucoup plus sec (il y a même des incendies dans la région). La route de ripio est en très mauvais état, de la vraie tôle ondulée, et l’arrivée jusqu’à la ville se fait dans la fumée des incendies, c’est assez laborieux, nous avons l’impression que ça ne terminera jamais. On fini malgré tout par retrouver Damien et à aller manger un Burger et des frites !

Après quelques jours de pause à Cochrane nous repartons vers le Nord en direction de la seule grosse ville de la route, Coyhaique. Les paysages défilent devant nos yeux et le ripio (encore et toujours) défile sous nos pneus. Nous avalons les kilomètres, parfois sous le soleil mais plus souvent sous la grisaille et la pluie. Tant pis puisque le soleil sera au rendez-vous quelques jours plus tard lors de notre arrivée à Puerto Rio Tranquilo, un tout petit village situé au bord d’un immense lac aux eaux turquoise. Pas question d’aller se baigner car l’eau est bien trop froide, mais on profite du beau temps pour aller voir les fameuses cathédrales de Marmol, des formations rocheuses impressionnantes créées par l’eau et le vent. Pour y aller nous choisissons l’option bateau à moteur, bien moins cher que la sortie en kayak (et puis on est en jour de repos). L’excursion vaut vraiment le coup. Nous rentrons dans des grottes en pied de falaise et nous avons même le droit à une courses entre les bateaux au retour…

Dernière ville étape avant Coyhaique, Cerro Castillo et son fameux glacier, un des dernier du Campo de hielo (le champ de glace Sud Américain) sur notre route. Damien sautera l’étape en stop directement jusqu’à Coyhaique car il a besoin d’une nouvelle chaîne de vélo, la sienne est définitivement cassée et nous n’en avons plus de rechange. On retrouve avec plaisir une route goudronnée quelques kilomètres avant l’arrivée à Cerro Castillo, juste à temps pour une grande descente bien agréable après des jours à se traîner sur une mauvaise route.

 

Cerro Castillo

Le lendemain nous nous attaquons à la petite randonnée permettant d’aller jusqu’au lac situé au pied du glacier. A notre arrivée (en fin de matinée), le vent est glacial et tellement fort qu’on prendra à peine le temps de manger abrité derrière un rocher. En plus le glacier est en partie caché par les nuages, heureusement qu’on l’a vu la veille depuis le village. Le lendemain à cause du mauvais temps la randonnée est même fermée.

Le soir au camping nous partageons un repas avec les Valis’help, deux françaises qui font le tour du monde en passant dans les écoles apprendre les geste de premier secours aux enfants et avec les Mojito Trail, un couple de français qui traversent l’Amérique à vélo (ils ont fait le Nord en 2018 et font maintenant le Sud).

Une grosse journée de vélo nous amène ensuite jusqu’à Coyhaique où nous retrouvons Damien qui a fait réparer son vélo et qui attend ses manchons de prothèses.

Quelques jours plus tard, c’est l’heure des au revoir. Nicolas et Vincent reprennent le vélo, Damien reste à Coyhaique attendre ses manchons de prothèses, qui ne devraient plus tarder et Philippe prend un avion direction Santiago pour gagner du temps. La suite de la Carretera Austral nous réserve encore une belle rencontre, puisque nous croisons le temps d’une soirée un couple de cyclistes français très sympa Paul et Pauline, ça ne s’invente pas… (nous qui oublions tout le temps le prénom des gens que nous croisons, là au moins on est sûr de s’en rappeler).

Après deux jours de route on se prend la pluie sans discontinuer jusqu’à la petite ville de Chaiten. On y passera 4 jours à attendre une accalmie qui ne viendra pas. Il faut dire qu’on est à l’un des endroits les plus humides du Chili… la ville est minuscule et aucune activité par temps de pluie. A cause du vent, l’électricité est même coupé pendant plus d’une journée. Cela en est trop pour notre patience et puisque la météo ne prévoit pas d’amélioration, nous décidons finalement de rejoindre Puerto Montt, la fin de la Carretera Austral, en ferry. Il nous manque donc quelques kilomètres de cette fameuse route ce qui nous donne une excuse pour revenir.

La ville de Puerto Montt n’est pas très belle, on y reste quelques jours, le temps d’aller au vieux marché goûter une soupe de fruit de mer. Damien nous rejoint après avoir enfin reçu son colis suite à de (très) nombreuses péripéties et contretemps.

Alors au final qu’avons-nous pensé de cette fameuse Carretera Austral, une route mythique dont on entend forcément parler lorsque l’on prépare un tel voyage. Eh bien ça vaut franchement le coup. Ce n’est pas toujours facile, la partie en ripio est vraiment usante (pour nous et pour les vélos). Il ne fait pas tout le temps très beau, ça grimpe un peu… mais malgré tout, la route est superbe. Les paysages changent tous les jours, on en prend vraiment plein la vue, à faire une fois dans sa vie !!

Attention il n’y a pas tout le temps d’eau chaude au camping 🙂

A bientôt pour la suite, nous vous parlerons de lacs (pour changer) de volcan et de fondue savoyarde…

El Chalten

El Chalten

Capitale nationale de la randonnée à en croire le panneau arborant l’entrée du village.
Pour nous c’est le lieu du mont Fitz Roy une des montagnes la plus emblématique de la Patagonie, elle culmine à 3405 mètres d’altitude. Nous devions rester 4 à 5 jours le temps de quelques randos. Finalement le charme des lieux nous prend et nous resterons plus de 10 jours. Cela permettra à Vincent de reposer son genou. En effet depuis le trek de 5 jours à Torres Del Paine, la douleur s’est manifestée et ne l’a pas quittée depuis. Après une ballade d’une heure le premier jour où il finit en boitant il décide d’aller à l’hôpital, le médecin lui diagnostique une tendinite. Le seul remède le repos et de la glace sur le genou… pas de chance quand l’on se trouve dans la « capitale du trekking »…

En plus le temps est plutôt sympa, on essuie quelques rafales de vents à plus de 100 km/h quand même (la ville est construite dans une vallée qui fait un superbe couloir pour le vent, on n’avait pas vu ça depuis le début du voyage) et ça fait toujours un drôle d’effet sous la tente. L’avantage c’est que les nuages ne restent pas longtemps et le soleil fait de nombreuses apparitions.  On avait du mal à y croire en voyant les prévisions mais on a même eu deux jours de canicule à plus de 30°C, de quoi ranger les doudounes et sortir les shorts pour la première fois depuis 3 mois (bon ça n’a pas duré mais c’est déjà ça).

A part ça la petite ville est sympa mais très touristique, pas mal de bars (et ça on aime bien), des auberges de jeunesse et des restaurants. C’est le cadre autour qui rend l’endroit magique, un de nos préféré depuis le début. La ville ressemble à un camp de base de haute montagne, tout le monde est en tenu de randonnée, les plus aventureux (et expérimentés) sont équipés de casques, de piolets, de crampons et autres cordes et de mousquetons. Il faut dire qu’a part les randonnées « classique » il y a de quoi faire niveau alpinisme avec beaucoup de falaise et le plus grand glacier d’Argentine a porté de main. Nous on ne s’y essaye pas à part Nico qui fera une petite heure de marche sur un glacier lors d’une de ses randos en solitaire.

Le second jour Nicolas, Damien et Philippe partent pour une randonnée de 3 jours pour explorer les environs. Vincent restera au camping pour glander se reposer.

Et là vous allez me dire : « mais je ne comprends pas, c’est qui ce Philippe ? Vous n’étiez pas trois à la base ? » Si si, j’y arrive.

Philippe est un jeune retraité passionné d’ornithologie qui voyage également à vélo. Nous l’avons rencontré un jour sur la route de El Chalten et retrouvé par hasard le lendemain dans le même camping « La casa Azul », depuis on n’arrive pas à s’en débarrasser 🙂

Nous avons très vite sympathisé et comme mentionné plus tôt, nous avons décidé de partir ensemble quelques jours pour une randonnée sans Vincent.

Ces 3 jours furent l’occasion de découvrir enfin les paysages de la Patagonie, que nous avions en tête en préparant le voyage il y a un an.

S’il y avait une recette pour décrire la majorité des lieux touristiques en Patagonie ce serai celle-là :

– Prenez une ou plusieurs montagnes bien escarpées, souvent accessible seulement en alpinisme.

– Ajouter à celle-ci un glacier bien blanc qui remonte derrière la montagne et faite le, se jeter dans un magnifique lac bleu turquoise.

– Mettre le tout au four thermostat 4 (Réchauffement climatique oblige) afin d’obtenir une fonte progressive du glacier et de divertir les touristes qui attendent la chute d’un morceau de glace dans le lac. (Les glaciers bougent également naturellement, c’est aussi pour cela que des blocs de glace se détachent, poussé par l’avancée du glacier mais malheureusement ici comme ailleurs le réchauffement climatique se fait bien sentir).

Voilà vous avez la recette de beaucoup de paysages de Patagonie, et pourtant sur place c’est encore plus beau et plus impressionnant et il est difficile de s’en passer.

Plus concrètement le Fitz Roy c’est un dôme de rocher qui domine toute la région, les falaises sont vertigineuses et on ne s’approche finalement que du lac en dessous dans lequel se jette le glacier. On a changé un peu de paysage depuis notre arrivée puisqu’on a fini la zone de Pampa qu’on traversait depuis Punt Arenas. Ici on est sur un décor de moyenne montagne assez sèche avec beaucoup de petits arbres et des étendues de brousse. On se rend compte a nouveau a quel point les paysages peuvent être assez identique pendant un bon bout de chemin puis d’un seul coup complètement changer. Après, plus on grimpe plus on arrive sur de la « haute » montagne avec de la caillasse, des pierriers et de la moraine surmontée d’énorme blocs de pierre. Et puis encore plus haut mais inaccessible pour nous il y a les falaises et les glaciers de partout. Finalement, même si la randonnée classique du coin c’est d’aller voir le lac au pied du glacier X ou Y on ne retrouve jamais les mêmes paysages.

Pendant ces trois jours Philippe a tenté de nous faire partager sa passion pour l’ornithologie, sans très grand succès je vous l’avoue… Jusqu’ici, il nous importait surtout de voir le fameux condor des Andes, et tout autres oiseaux plus petits était ramené au même rang qu’un quelconque pigeon ou moineau observé en France. (J’imagine déjà Philippe ronchonner devant son ordinateur en lisant notre article😊). On n’est pas le bon public, désolé Philippe.

Au retour au camping, nous rencontrons des français qui reviennent d’une randonnée de 4 jours « la Vuelta del Huemul » Nicolas est vraiment enthousiaste pour la faire, seulement Vincent n’est pas encore prêt à faire une marche sur plusieurs jours et Damien appréhende pour son manchon de prothèses qui s’use a vue d’œil. Nous décidons donc de faire rando à part, pour cette fois et nous préparons tous les trois (cette fois-ci les trois d’origines) nos randos respectives, Vincent va partir en boitant 2 jours avec 2 français pour aller voir le Fitz Roy et les autres points de vue pas trop éloignés, Damien va faire une journée de marche avec Perrine une autre française rencontrée au camping et Nicolas va faire la randonnée « la Vuelta de Huemul » en 3 jours avec Romain un autre voyageur à vélo également rencontré au camping. Pour cette randonnée il faut louer un baudrier et des mousquetons car deux passages de rivière se font en tyrolienne. Après avoir échappé aux pumas (tu parles… le bruit du vent sur la tente en pleine nuit et ça se croit attaqué par un puma) et aux vaches sauvages (elles sont apparemment énormes d’après Nico) tout le monde rentre sain et sauf. On l’a échappé belle.

Après ces 10 jours passé à la « Casa Azul », le camping (a la propreté douteuse et à la cuisine délabrée) il est temps de repartir vers le Nord en direction de la fameuse Carretera Austral, la route mythique du Sud du Chili, mais c’est une autre histoire…

Entre mers, montagnes et glaciers

Entre mers, montagnes et glaciers

Nous repartons d’Ushuaïa sous un temps gris, direction encore plus au Sud ! La Isla Navarino. Nous chargeons les vélos sur un petit bateau pour les 25 minutes de traversée du canal de Beagle. Arrivée au Chili sur l’île Navarino où nous attendent encore 2 heures de bus pour rejoindre la ville la plus au Sud du monde : Puerto Williams avec ses 3 000 habitants (la moitié étants des militaires et leurs familles). Ici pas (encore) beaucoup de touristes mais on sent que c’est en plein développement. L’état construit des routes et des infrastructures pour développer le secteur sur cette île qui a beaucoup de potentiel.

Vincent et damien bateau puerto navarino
Drapeau du chilie au cerro bandera
Nous logeons dans une petite cabane en dehors de la ville et au pied des montagnes. C’est assez rustique, sûrement construite à la main par notre hôte : une seule pièce avec lits superposés, un poêle, une table et des chaises, une petite cuisine et un grand jardin avec barbecue et douche solaire. On rejoint la ville en vélo à 10 minutes de là. Le premier jour c’est une vraie tempête, plus d’électricité en ville à cause du vent, les barrières de chantier et les panneaux de signalisation qui s’envolent (sans parler de la poussière des routes de terre) ; le retour à vélo depuis la ville à la cabane sera périlleux… De toute façon à la cabane il n’y a ni eau ni courant à part un petit générateur, qui servira peu.La cabanne à puerto williams

Parilla à puerto williams

Nous sommes venus sur l’île car c’est le seul moyen pour rejoindre en ferry Punta Arenas sur le continent mais voilà, une fois arrivés nous apprenons que le prochain ferry est complet (on nous avait pourtant dit le contraire à Ushuaia) et que le suivant ne part que 4 jours plus tard. C’est un mal pour un bien car cela nous permet de faire une randonnée de deux jours autour des Dientes de Navarino, une chaîne de montagne (le chemin partant juste derrière notre cabane).
Randonnée aux dientes de navarino Randonnée aux dientes de navarino Vincent, Damien et nico sur la randonnée des dientes de navarino
La météo est avec nous et les paysages sont à couper le souffle : des vallées immenses pleines de petits lacs et de forêts, pas une trace humaine à l’horizon, sûrement parmi les plus beaux paysages qu’il nous ait été donné de voir.

Randonné dientes de navarino 3

Chaque montagne franchie nous dévoile une nouvelle vallée, de quoi faire des randos pendant des semaines en hors-piste complet (il n’y a que deux ou trois chemins « balisés » sur toute l’île) Le premier jour, avec nos sac légers le chemin est facile à suivre et très agréable malgré quelques pierriers et des pasos (des cols) un peu raides. Le deuxième jour ça se complique un peu : le sol est boueux, il n’y a plus vraiment de chemin à part quelques cairns (à croire que la CONAF, l’équivalent de l’ONF au Chili, n’avait plus de peinture rouge pour finir le balisage pourtant existant le premier jour). C’est un peu laborieux, on fait des détours, on perd plusieurs fois le chemin et on ne comprend pas pourquoi la route est aussi compliquée alors que l’on pourrait aller tout droit en terrain plat… une cascade sur la randonné dientes de navarinoOn arrive en début d’après-midi devant le Paso Virginia, le dernier gros obstacle. On commence par monter, droit dans la pente sur le sentier boueux avant d’arriver sur un grand plateau rocheux qui semble ne jamais se terminer de monter vers le ciel. Pourtant il termine, et même brusquement ! La descente se fait dans un pierrier, droit avec une pente bien raide. C’est impressionnant (et un peu dangereux) mais on descend finalement assez rapidement. Pour la fin de la randonnée nous marchons encore dans la boue et devons escalader des troncs d’arbres avant de retrouver la route. Un vrai parcours du combattant pour finir une randonnée grandiose.Randonné dientes de navarino 4  Randonné dientes de navarino 2  Le ferry qui nous emmènera à Punta Arenas met 32 heures pour faire la liaison. Il s’agit en fait d’une barge qui transporte les camions de ravitaillement et qui est équipée d’un coin pour les passagers. C’est tout confort et assez peu rempli (même pas une dizaine de touristes). Nous avons préféré rejoindre Punta Arenas par bateau plutôt qu’en bus depuis Ushuaia car nous voulions profiter d’une petite croisière dans les fjords du Sud du Chili où se trouvent quelques glaciers qui se jettent dans la mer mais également pour ne pas refaire la route en sens inverse et avec le vent de face…

Barge sur le canal de beagle Le glacier italiano On arrive dans la soirée dans la zone où se trouvent la majorité des glaciers ; heureusement ici, il fait jour jusque 23 heures. Le spectacle est incroyable, sur chaque montagne il y a un glacier, on ne sait plus où donner de la tête. Les plus gros qui se jettent dans la mer sont littéralement des murs de glaces de plusieurs dizaines de mètres de haut : c’est impressionnant à voir ! Par endroit la mer est couverte de petits icebergs et nous apercevrons même quelques dauphins venus s’amuser avec les vagues du bateau (toujours pas d’orque malheureusement).vincent, damien et nicolas devant un glacierLe lendemain, brossage de dent dans la salle de bain du bateau, un regard par le hublot pour voir à nouveau les dauphins…waw… La nuit puis la journée du passeront tranquillement ; la météo est un peu moins bonne que la veille mais les paysages restent magnifiques. De partout la mer… ou les montagnes. On se sent vraiment tout petit dans ces décors vides de toute activité humaine. Les montagnes sont immenses, les arbres déformés par le vent, poussent tous dans la même direction. C’est un vrai labyrinthe de canaux et derrière chaque montagne on devine d’autres, plus grandes encore cachées par la brume. Ça doit être sympa d’avoir un voilier et une paire de chaussure de marche pour pouvoir passer du temps dans le coin comme on le souhaiterait.

Nous resterons quelques jours à Punta Arenas, le temps de faire des emplettes (on trouve la même popote que celle que nous avions perdue en rentrant d’Uruguay). Le centre-ville est assez sympathique avec quelques bâtiments coloniaux anciens mais on ne joue pas vraiment les touristes. Puerto Natales nous attend à 250 km au nord, notre dernière étape de l’année.
On retrouve le même genre de paysage qu’en Terre de Feu, la Pampa et quelques collines avec des montagnes au loin et puis comme toujours du vent (de face sur tout ce tronçon). On avance durement mais sûrement les deux premiers jours et l’on croise beaucoup de cyclistes ; certains sur la fin du voyage, contents et tristes à la fois d’arriver, et d’autres comme nous plutôt au début. Tout le monde va ou part d’Ushuaïa.

Le deuxième soir, nous dormirons dans une vieille maison abandonnée, repère de cyclistes puisqu’il y en a 7 autres au même endroit. Le lendemain le constat est sans appel, il y a beaucoup trop de vent pour faire du vélo (on le savait vu les prévisions) avec des rafales jusqu’à 70 km/h. On passe donc au plan B et on tend le pouce ! C’est assez facile car ici ils ont tous des pick-up ou presque. Damien arrête rapidement une première voiture, il n’y a que deux places : 1er départ avec Nico. Vincent arrête un vieux pick-up une heure plus tard (les deux courroies de distribution casseront pendant le trajet mais il arrive à bon port quand même, pile pour le déjeuner).

Nous voilà installés à Puerto Natales pour trois bonnes semaines. On a prévu de passer Noël et le jour de l’an ici avant d’aller faire le trek W dans le parc de Torres Del Paine, réservé pour début janvier. On passe les journées tranquillement à l’auberge de jeunesse, on mange bien et on se repose. En plus il y a une brasserie artisanale sur la place principale… On recroise à nouveau JB, qui lui revient de Torres Del Paine. On est content de retrouver également Geoffray, le copain qui nous a hébergé à Buenos Aires et qui est venu nous rejoindre pour le jour de l’an. La soirée débute à l’auberge de jeunesse que nous n’avons jamais vue aussi remplie (NB : la plupart des gens ne passent à Puerto Natales qu’un ou deux jours avant et après leur trek à Torres Del Paine. L’auberge est pleine toutes les nuits mais les gens partent très tôt le matin quand on dort encore et rentrent le soir directement se coucher, on a donc l’impression que c’est vide en permanence). Avec toute l’auberge ou presque, on terminera dans un bar du coin où un orchestre joue à plein volume de la musique colombienne (la cumbia). Super soirée pour terminer 2018…
Et puis, après quelques jours nous sommes enfin partis faire le fameux trek W, du non moins fameux parc Torres Del Paine mais ceci est une autre histoire (un article y est dédié sur le site lien article Torres).
A l’heure où j’écris nous sommes rentrés depuis quelques jours, le temps de remettre nos genoux et on repart vers le nord, direction El Calafate en Argentine et le fameux glacier : Perito Moreno. Fini les vacances, on commençait un peu à tourner en rond !

Ne manquez pas notre prochain épisode dans quelques semaines, suivez-nous sur les réseaux sociaux, au programme des glaciers, du vent, des montagnes et encore du vent
PS : On a aussi enfin passé la barre des 2 000 km en pédalant en rond dans Puerto Natales 😊 plus que 10 ou 12 milles à faire…